Semaine 5 du confinement : une semaine de yoga portée sur cet élément liquide. EAU douceur, féminité, liant qui rhyme avec symbole de vie, INTUITION, émotions et le mudra correspondant, VARUNA MUDRA, joignez le pouce avec le petit doigt et allongez les 3 autres doigts :))
Le fait est que la vie est comme le fleuve se déplaçant sans fin, cherchant, explorant, poussant, débordant sans cesse ses rives, penetrant chaque crevasse avec son eau. Mais voyez-vous, l’esprit ne permet pas que cela se produise, l’esprit voit qu’il est dangereux, voire risqué, de vivre dans un état d’impartialité, d’insécurité, alors il construit un mur autour de lui, le mur de la tradition, de la religion organisée, des theories politiques, et sociales. Nom de famille, propriété, les petites vertus que nous nous appliquons à cultiver, elles sont toutes dans ces murs, loin de la vie qui coule. La vie en mouvement, impermanence, qui essaie sans cesse de pénétrer, d’abattre ces murs, derrière lesquels règnent désordre, confusion, et misère. Les dieux qui élèvent ces murs sont de faux dieux, et leurs écrits et philosophies n’ont aucun sens parce-que la vie est bien au-delà.

La Vie est comme un Fleuve
j.Krishnamurti
Les poses de la semaine
Ce sont des poses qui activent la circulation des fluides, la circulation sanguine et lymphatique. Elles stimulent le système endocrinien et massent les reins.
On a pratiqué entre autres: MAKARASANA, le crocodile, DHANURASANA, l’arc,
SUPTA-VIRASANA, le héros, en plus d’un VIRABHADRASANA II, le guerrier, aux bras libres et déliés comme les nageoires de la danseuse espagnole.

Le Yoga des éléments Florence Dugowson
L’élément eau…
Il fait rêver, il est d’une infinie douceur, d’un bleu profond…l’eau coule, glisse, émerge, fraîche ou chaude, claire, printanière. L’eau prend toutes les formes, s’imprègne de toutes les couleurs, combine les matières, puissante…elle donne la vie.
Je suis tombée par hasard sur ce magnifique texte de Paul Valéry utilisé par la marque Perrier que je vous partage:
« Parfois visible et claire, rapide ou lente, l’eau se fuit avec un murmure de mystère qui se change tout à coup en mugissement de torrent rebondissant pour se fondre au tonnerre de chutes écrasantes et éblouissantes, porteuses d’arc-en-ciel dans leurs vapeurs. Mais tantôt elle se dérobe et sous terre chemine , secrète, et pénétrante, elle scrute les masses minérales où elle s’insinue et où se fraient les plus bizarres voies, elle se cherche dans la nuit dure, et s’unit à elle- même, percé, transfuge, délié, agit, sans se perdre, dans le labyrinthe qu’elle crée puis s’apaise dans des lacs ensevelis où brillent de longues larmes qui se figent en colonnes d’albâtre.
Dans ses étranges aventures que de choses l’eau a connu mais sa manière de connaître est singulière, sa substance se fait mémoire. Elle prend et s’assimile à tout ce qu’elle a baigné, frôlé, au calcaire qu’elle a creusé, des gîtes qu’elle a lavé, des sables riches qui l’ont filtrée. Qu’elle jaillisse au jour, elle est toute chargée des puissances primitives des roches traversées. Elle entraîne avec soi des bribes d’atomes, des éléments d’énergie pure, des bulles de gaz souterrains, et parfois la chaleur intime de la terre.
Elle surgit enfin, imprégnée des trésors de sa course, offerte aux besoins de la vie…. »
Nous sommes faits à 70% d’eau. Et si on imaginait notre corps comme un paysage qui se laisserait arroser, infiltrer, drainer, nettoyer, par nos cellules remplies d’eau? et qu’on en devenait les jardiniers…
Laissons nous flotter, dans des gestes coulants en nous représentant mentalement les mouvements de l’eau…souvent :))
Je vous ai demandé de visualiser cette eau, d’amener à votre esprit une image belle et familière, douce et rassurante durant la pratique. Moi j’ai imaginé la mer Méditerranée, plus exactement une petite plage de Tinos en Grèce et une eau azur dans laquelle j’aime plonger, rouler, nager, faire la planche pendant des heures… et vous?

